Boualem Sansal, figure de la liberté d’expression, est aujourd’hui la cible d’un silence pesant, entre immobilisme politique et lâcheté médiatique. Parmi ses plus fervents soutiens, l’autrice Rachel Khan. Qui s’interroge : « Pourquoi de plus en plus de politiciens ont une difficulté à prendre position dès que la question touche aux islamistes ? »
21News : Vous êtes à la pointe du combat de la libération pour Boualem Sansal. Pourquoi vous engagez-vous sur cette cause ?
Rachel Khan : Comment faire autrement ? Défendre Boualem Sansal, c’est défendre la bibliothèque, le livre, évidemment, la liberté d’expression, la liberté de pensée et le courage face à l’obscurantisme. Il incarne ce qu’il y a de plus précieux dans le combat pour la vérité et pour des sociétés humaines, non archaïques et déshumanisées.
L’indifférence médiatique et politique : un silence assourdissant
21News : Sentez-vous assez de mobilisation en France à ce sujet ?
R.K. : L’immobilisme et le silence sont un fléau qui laisse place aux cris de la haine. La France, qui se veut un phare des droits de l’Homme, semble manquer de courage, de vigilance nécessaire face à de telles situations. Il y a aussi un manque criant d’information et de relais médiatiques sur le cas de Boualem Sansal. Cela montre que nous devons redoubler d’efforts pour mobiliser l’opinion publique qui est en silence, effarée qu’une telle situation soit possible.
21News : Pourquoi entend-on si peu de politiciens de gauche à ce sujet ?
R.K. : Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une question de gauche. C’est une question d’inhumanité, de racialisme et de clientélisme. La question est donc, « pourquoi de plus en plus de politiciens ont une difficulté à prendre position dès que la question touche aux islamistes ? » Par crainte d’être accusés d’islamophobie ou par un certain relativisme culturel, certains préfèrent se taire. C’est une erreur tragique. D’abord parce que les droits universels ne sont pas négociables. Ensuite parce que nous avons des représentants qui ne savent ni nous représenter, ni nous protéger face au pire.
Quand la peur de l’islamophobie étouffe le débat
21News : Certains chez LFI et les Verts sont même hostiles à Boualem Sansal. Pourquoi ?
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