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Rafik Smati : « Je suis frappé par le génie créatif des jeunes des quartiers »

par Nicolas de Pape

Né en Algérie, Rafik Smati est un entrepreneur français et fondateur du groupe Aventers, spécialisé dans le numérique et les médias. Figure politique montante, il défend une vision libérale et souverainiste pour la France. Il s’inquiète du décrochage français en matière de technologie et d’IA en particulier. Il estime qu’un pays comme la France doit maîtriser ses flux migratoires. Le système de retraite par répartition ne peut être sauvé que via une part de capitalisation. « La France ne manque ni de talents ni d’atouts. Ce qui lui manque, c’est une vision à long terme, un projet de puissance, une ambition technologique et industrielle à la hauteur de l’époque. »

21News : Vous avez déclaré que « la France est à deux doigts de la déroute » en matière d’intelligence artificielle. Quelles mesures concrètes pensez-vous que le gouvernement devrait prendre pour rattraper son retard par rapport aux États-Unis et à la Chine ?

Rafik Smati : La France est en train de décrocher de la bataille de l’intelligence artificielle, et avec elle, toute l’Europe. Pendant que les États-Unis et la Chine avancent à marche forcée, nous nous perdons dans des débats réglementaires qui nous condamnent à l’inaction. Le problème est double : d’un côté, une Europe engluée dans les normes, incapable de comprendre que l’innovation ne se décrète pas, mais qu’elle se soutient. L’IA Act en est l’exemple parfait : en voulant trop encadrer, on se prive des moyens d’exister dans cette révolution technologique. Nous devons le supprimer ou, à tout le moins, l’assouplir drastiquement.

Mais je perçois un mal plus profond : les pays européens semblent avoir renoncé à la puissance. Nous avons perdu l’habitude de penser grand, d’assumer l’idée que la technologie est un levier stratégique, un enjeu de souveraineté. Pendant que les Américains ont transformé la Silicon Valley en machine de guerre et que la Chine investit massivement, nous, Européens, nous limitons notre ambition à réguler ce que nous n’avons même pas encore construit. C’est suicidaire.

L’Europe a besoin d’un changement de paradigme radical, un basculement vers une politique industrielle offensive qui assume d’investir massivement dans l’IA, au même titre que l’énergie ou la défense. Le rapport Draghi l’a dit : nous aurions besoin d’investir au minimum 800 milliards d’euros par an pour espérer peser. Le problème, c’est que je n’ai aucune confiance en la Commission européenne actuelle pour mener à bien un tel projet et investir de tels montants. Et pourtant je suis un européen convaincu ! La réalité est que l’Europe traverse aujourd’hui une crise de leadership majeure. Or on ne mène pas une guerre technologique avec des armées de technocrates : on la mène avec une vision, du courage et des décisions courageuse. La question est simple : voulons-nous encore compter dans le monde de demain ?

« L’intelligence artificielle va bouleverser notre rapport à la connaissance »

21News : Comment évaluez-vous l’impact de l’intelligence artificielle sur le marché du travail en France, et quelles compétences devraient être prioritaires dans les programmes éducatifs pour préparer les jeunes générations ?

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