La nuit du 7 au 8 novembre 2024, au cœur d’Amsterdam, des scènes de violence contre des supporters israéliens et juifs rappellent un passé que l’Europe semblait vouloir oublier. Après la rencontre de Ligue Europa entre l’Ajax Amsterdam et le Maccabi Tel-Aviv, des supporters juifs, facilement identifiables par leurs drapeaux israéliens, ont été pris pour cible dans une série d’agressions antisémites. Un Juif a été jeté dans un canal.
Ces affrontements ne sont pas des incidents isolés. Dans un contexte où Israël se retrouve en guerre sur sept fronts, la tension s’exporte en Europe, où les Juifs redeviennent des cibles d’une haine décomplexée. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, n’a pas tardé à réagir, dénonçant une « attaque antisémite préméditée » et déployant deux avions pour venir en aide aux citoyens israéliens. Ce geste de soutien, tout aussi nécessaire qu’inhabituel en territoire européen, révèle l’urgence perçue par Israël face à une violence antisémite que l’on aurait crue enfouie.
Si de telles attaques sont tolérées, même dans le contexte d’un match de football, elles ouvrent la voie à une normalisation inquiétante de la violence contre les Juifs.
La réponse du Premier ministre néerlandais, Dick Schoof, condamnant sur X ces « attaques antisémites » comme « inacceptables », témoigne d’une conscience accrue de la gravité de l’incident. Mais au-delà des mots, l’histoire exige des actes. Car, comme à l’époque de la Nuit de Cristal, c’est dans le silence et la passivité que ces violences peuvent se répéter, encore et encore, trouvant dans l’indifférence générale un terreau propice.
Résurgence d’un mal ancien
Le dispositif policier mis en place autour de la place du Dam n’a pas empêché les agressions. Le retrait d’un drapeau palestinien de manière provocatrice en journée – fait évoqué – n’aurait pas de lien de cause à effet.
Des groupes de jeunes Néerlandais d’origine immigrée s’en sont pris aux supporters israéliens, qui ont dû être protégés et escortés jusqu’à leur hôtel par la police. Les images diffusées sur les réseaux sociaux, bien qu’encore non vérifiées, montrent un niveau de violence inacceptable.
Ces violences, qualifiées par l’ancien Premier ministre israélien Naftali Bennett de « pogrom organisé », viennent troubler la paix fragile des communautés juives d’Europe. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, récemment investi, a souligné avec gravité l’importance d’une sécurité renforcée, insistant auprès de son homologue néerlandais, Caspar Veldkamp, pour que les responsables soient poursuivis et que des mesures soient prises pour protéger les Juifs aux Pays-Bas.
Retour du spectre de la haine en Europe
Cet événement est un signal d’alarme que l’Europe ne peut ignorer. Il souligne un mal endémique qui, bien que souvent masqué par un politiquement correct superficiel, continue de ronger les fondations d’un continent qui se voulait bastion de tolérance et de mémoire. À Amsterdam, là même où Anne Frank avait cherché refuge, les Juifs d’aujourd’hui se retrouvent encore une fois à redouter les foules hostiles. L’Europe doit faire face à un choix : agir fermement contre les violences antisémites ou accepter, par sa complaisance, de revivre les pages les plus sombres de son histoire.
Si de telles attaques sont tolérées, même dans le contexte d’un match de football, elles ouvrent la voie à une normalisation inquiétante de la violence contre les Juifs. Mais l’on ne peut pas non plus se cacher derrière son petit doigt : les auteurs de ces ratonnades antisémites ne sont pas des skinheads d’extrême-droite mais des jeunes d’origine immigrée pour la plupart.
« Un an après le 7-octobre, 90 ans après l’installation d’un État nazi, venons-nous de vivre une chasse aux Juifs au coeur de l’Europe? Les médias, les journalistes peuvent-ils nous informer complètement sur ce qui s’est passé? », twitte Dominique Reynié (CEVIPOL).
L’influenceur Ferghane Azihari appelle à extirper le « mal islamiste » :
A. G.
(Photo : capture d’écran des événements diffusés sur le réseau X)