Ce lundi, Goma a connu une journée agitée. Tôt ce matin, les troupes du M23 et leurs alliés rwandais sont rentrées dans une ville désertée par les autorités politiques et militaires congolaises. Elles sont parties en canots rapides vers Bukavu. Abandonnés à leur sort, des FARDC continuent à combattre dans certains endroits de la capitale du Nord-Kivu. Des tirs à l’arme lourde ont été entendus au centre-ville. Ces dernières poches de résistance ne font que retarder l’échéance et le calvaire des populations civiles. L’issue des combats ne fait aucun doute. Kinshasa a perdu la partie.
Près de deux millions d’habitants et de déplacés sont coincés dans Goma. La ville est complètement encerclée. La navigation lacustre est interdite et le poste-frontière de Gisenyi est fermé. Les réseaux électrique et hydraulique ne fonctionnent presque plus. Les humanitaires craignent le pire.
Quand à la communauté internationale, elle a réagi via le Conseil de sécurité des Nations-Unies. L’ONU condamne les avancées des rebelles du M23 dans l’est de la République démocratique du Congo. Elle exige que ces forces se retirent immédiatement et que le M23 mette fin à la mise en place d’administrations parallèles sur le territoire de la RDC.
Les 15 membres du Conseil de sécurité de l’ONU exhortent aussi le Rwanda et la RDC à reprendre les pourparlers diplomatiques pour parvenir à une résolution durable et pacifique du conflit.
À Bruxelles, le Ministre des Affaires étrangères Bernard Quintin (MR) a tenu des propos très fermes. Selon lui, « La prise de Goma est une nouvelle violation inacceptable de l’intégrité territoriale de la RDC et du cessez-le-feu de Luanda. Les mots ne suffisent pas. Il faut agir pour que le droit international soit respecté et préservé. »
Des condamnations internationales qui, sur le terrain jusqu’à présent, n’ont aucun effet sur la situation.
Philippe Lamair
(Photo : un membre du M23 marche aux côtés d’habitants de Keshero, quartier de Goma, 27 janvier 2025 / STR – AFP)
