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RDC : la guerre est aux portes de Goma

par Philippe Lamair

Le fracas des tirs d’artillerie résonne à Goma, où l’offensive du M23 s’intensifie après la prise de Masisi et Saké. Soutenus par le Rwanda, les rebelles menacent de basculer l’équilibre fragile de l’Est congolais. Entre ambitions militaires et défis d’administration, la bataille pour Goma pourrait redessiner l’avenir politique de la RDC.

Depuis ce jeudi matin, les habitants de Goma peuvent entendre les tirs d’artillerie. Après avoir pris la ville de Masisi, il y a quelques jours et la localité de Saké en début de semaine, les forces du M23 avancent vers Goma. Les FARDC (armée congolaise) et leurs supplétifs semblent incapables d’arrêter l’offensive lancée par les rebelles. Depuis le début de l’année, plus de 300.000 personnes ont fui les combats au Nord Kivu.

Ce n’est pas la première fois que le M23, qui est soutenu par le Rwanda et qui compte dans ses rangs une majorité de militaires rwandais, se trouve aux portes de Goma. Déjà en août 2012, les rebelles auraient pu prendre la ville. Ils ne l’ont pas fait. Le feront-ils aujourd’hui ? 

Goma : une ville sous tension, un tournant pour l’avenir de la RDC

Un communiqué conjoint du M23 et de AFC (Alliance du fleuve Congo) publié ce 22 janvier est une véritable déclaration de guerre contre le régime du président Tshisekedi. Mais il y a une grande différence entre contrôler des centres miniers et gérer une ville de millions d’habitants – dont une majorité de déplacés. Gérer Goma demande la mise en place d’une administration. L’Alliance du Fleuve Congo semble de plus en plus être le pendant civil du M23.

Administrer Goma serait un test grandeur nature de sa capacité à gérer une grande ville. Pour rappel, l’AFC est dirigée par Corneille Nangaa un ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) qui a organisé les élections controversées de 2018. En 2023, devenu opposant, il a créé l’Alliance du Fleuve Congo hostile au président Tshisekedi et vise à renverser le pouvoir à Kinshasa.

La prise ou non de la capitale du Nord-Kivu par le M23 pourrait changer la donne tant à l’Est de la République Démocratique du Congo qu’à Kinshasa.

Philippe Lamair

(Photo Jospin Mwisha / AFP : patrouilles des forces armées congolaises dans les rues de Goma)

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