Le premier meeting organisé à Bukavu par l’Alliance Fleuve Congo le bras politique du M23 s’est terminé par un bain de sang. Le bilan toujours provisoire fait état d’au moins 12 personnes tuées et de 70 blessés, dans deux explosions survenues à quelques minutes d’intervalle. Il s’agirait de grenades lancées dans la foule semant la mort et provoquant panique et désolation.
Pour l’AFC/M23, les auteurs de ce massacre seraient des WAZALENDO, des supplétifs de l’armée congolaise au service de Kinshasa. Plusieurs personnes auraient déjà été arrêtées.
Dans un communiqué, le président Felix Tshisekedi a présenté ses condoléances aux familles endeuillées et condamné un « acte terroriste odieux » dont il rejette la responsabilité « à une armée étrangère présente illégalement sur le sol congolais ». Il vise le Rwanda sans jamais le nommer.
Ces explosions ont eu lieu à la fin du discours de Corneille Nangaa, le leader de l’AFC.
Le M23 et ses alliés rwandais contrôlent la capitale du Sud Kivu depuis le 14 février dernier et tenaient aujourd’hui leur première manifestation politique de grande envergure sur la place de l’Indépendance. Tout un symbole.
En quelques semaines, la rébellion du M23 et les militaires rwandais occupent la plus grande partie des deux Kivu mais la situation sécuritaire reste tendue. Pour preuve : les crimes perpétrés il y a quelques jours par les islamistes des Forces démocratiques alliées (ADF) contre les populations civiles massacrant une septantaine de personnes dans une église dans un village du Lubero au Nord Kivu.
Philippe Lamair
(Photo AFP : deux infirmiers convoient le corps d’une des victimes à la morgue, après une double explosion lors d’un meeting à Bukavu, 27 février 2025)