Le scandale des viols commis par des gangs d’origine pakistanaise dans plusieurs villes britanniques, il y a plus de dix ans, ressurgit. Elon Musk accuse l’actuel Premier ministre Keir Starmer d’être resté passif dans ces affaires alors qu’il était à l’époque en charge de la Justice. Analyse.
Elon Musk, qui devrait prendre à partir du 20 janvier prochain des responsabilités de poids dans le futur gouvernement Trump, a partagé sur les réseaux son indignation face à une affaire d’abus sexuels commis en Grande-Bretagne depuis un quart de siècle.
Le patron de X estime notamment que le Premier ministre en poste, Keir Starmer, (Parti travailliste) était « profondément complice de viols de masse en échange de votes ». Il a par ailleurs qualifié la ministre de Protection de l’enfance Jess Philipps « d’encenseur du génocide par le viol », estimant qu’elle « devrait être emprisonnée ».
Ces incursions de M. Musk sur la scène politique britannique ont suscité l’ire du parti au pouvoir.
Des pratiques qui ne datent pas d’hier
Les investigations journalistiques ont révélé que des « grooming gangs », des bandes de pédophiles d’origine principalement pakistanaise qui piégeaient leurs victimes, ont pendant des années violé et prostitué de jeunes victimes pour la plupart issues de milieux défavorisés dans une douzaine de villes anglaises, dont Oldham et Rotherham. On estime que le nombre de victimes pourrait se porter à plus de 10.000. Un rapport de 2022 estime que les abus perpétrés par ces organisations étaient « systémiques » dans toute l’Angleterre, ainsi qu’au Pays de Galles.
Pourquoi Musk intervient-il maintenant ?
Il semble qu’Elon Musk ait décidé d’intervenir dans cette affaire après qu’il est apparu que la ministre de Protection de l’enfance avait décidé de ne pas procéder à une enquête après les faits commis à Oldham, petite ville du centre du pays. Cette dernière avait préféré livrer la responsabilité d’une éventuelle investigation au conseil de la ville.
Alors que le scandale prend de l’ampleur, divers membres du parti conservateur ont relayé les appels d’Elon Musk visant à procéder à une enquête nationale.
Les critiques du milliardaire américain sont ainsi dirigées principalement vers le premier ministre Keir Stamer, notamment en raison du fait que c’était lui qui jusque 2013 était à la tête du Crown Prosecution Services, l’équivalent du ministère de la justice.
Cet organisme avait décidé de ne pas lancer de poursuites à l’encontre de certaines personnes présumées membres de ces organisations, estimant que les témoignages de certaines victimes n’étaient pas « basés sur des faits pouvant être contrôlés. » Par la suite, le successeur de M. Starmer était, lui, parvenu à faire condamner une dizaine d’hommes dans la ville de Rochdale. Le Premier ministre actuel n’a jamais été condamné de quelconque manière pour ne pas avoir pris davantage de responsabilités dans le traitement de dossiers dont il était en charge.
Maxence Dozin
(Photo Belgaimage)
