La décision de l’agence de notation Standard & Poor’s d’abaisser la perspective de la dette belge de « stable » à « négative » est un avertissement clair adressé au gouvernement fédéral, estime Jean Deboutte, directeur de l’Agence fédérale de la Dette. Si la note de long terme reste inchangée pour l’instant, la pression sur les autorités belges se renforce.
Selon S&P, les projets budgétaires pour 2025 du gouvernement Arizona offrent « une clarté politique » et « un glissement vers plus de prudence budgétaire ». Mais l’agence américaine pointe aussi les risques majeurs qui pourraient compromettre ces ambitions, notamment « une opposition sociale potentielle aux mesures d’austérité ».
Pour Jean Deboutte, cet ajustement de perspective est un signal pour que la Belgique tienne fermement le cap des réformes et des économies. Le doute exprimé par S&P porte avant tout sur la capacité réelle du pays à mettre en œuvre ses engagements. « Si ces plans sont effectivement appliqués, l’avertissement de S&P ne devrait pas se traduire par une dégradation de la note », rassure-t-il.
Un doute sur les engagements
Quant aux marchés financiers, leur réaction immédiate à ce premier signal devrait rester limitée, selon l’Agence de la Dette.
Le gouvernement dispose désormais de quelques semaines pour affiner ses réformes. La prochaine évaluation importante interviendra mi-juin, avec une nouvelle analyse de Fitch. Standard & Poor’s actualisera à son tour son verdict en octobre, en même temps que l’agence Moody’s.
Les évaluations des agences de notation internationales sont déterminantes : elles influencent directement la capacité d’un pays à emprunter sur les marchés et à quel coût.
La Rédaction
(Photo : Riccardo Milani / Hans Lucas via AFP)