Le président français, dans son désir de représailles aux droits de douane instaurés par Donald Trump, n’a pas emporté l’adhésion des grands patrons de l’Hexagone.
Les grandes figures du patronat français, invitées vendredi par Emmanuel Macron, n’ont pas caché leur perplexité face aux propos du président français les appelant à abandonner leurs plans d’investissement aux États-Unis. « Ce que dit Macron, je n’en ai rien à cirer », laisse entendre l’une d’entre elles, citée par Le Figaro. « Nous avons des activités aux États-Unis. Il n’est pas question de les abandonner comme cela. Nous devons respecter nos engagements auprès de nos salariés, de nos clients et de nos actionnaires. »
De nombreuses entreprises françaises font actuellement état de leur volonté d’investir aux États-Unis pour relancer la croissance de leur chiffre d’affaires, mis à mal par un marché mondial incertain.
Combattre Trump au lieu de collaborer
Du côté du ministère de l’économie, le ton par contre est clair. Face aux velléités protectionnistes de Donald Trump, poursuivre ses politiques d’investissement revient à cautionner les agissement de président américain. « Nous sommes entrés dans une période de prédation économique et géopolitique très forte, Donald Trump souhaite rapatrier des usines aux États-Unis, au détriment d’autres zones géographiques, l’Europe en particulier. Ce qu’on demande aux entreprises, c’est d’agir avec discernement dans cette période. Annoncer un investissement maintenant, c’est donner raison à Trump et à ses méthodes de déstabilisation. Le mieux est de faire preuve de civisme en montrant ses doutes et en soulignant que le monde doit être stable pour être prospère », fait savoir le cabinet du ministre de l’économie Éric Lombard.
Il semble toutefois que le monde entrepreneurial français, qui veille à sauvegarder en priorité ses propres intérêts, ne fasse pas écho aux désirs du président Macron. Au contraire, parmi les éléments qui pencheront en faveur de la pérennité de leur présence sur le marché américain, c’est bien la robustesse de celui-ci et sa capacité à encaisser le choc consécutif aux annonces faites cette semaine par le président Trump qui pourrait jouer en priorité.
Maxence Dozin
(Photo Belgaimage)
