C’est un sujet fort peu médiatisé qui mériterait une attention particulière : le comportement du nouveau régime islamiste au pouvoir en Syrie.
Le massacre de 1 400 civils ravive la crainte d’un retour d’une guerre confessionnelle. D’autant que les nouveaux maîtres de Damas peinent à imposer l’ordre face aux milices djihadistes étrangères. La Syrie a tutoyé ses vieux démons. Pendant plusieurs jours, le résidu côtier alaouite a été le théâtre de nombreux massacres perpétrés par des milices alliées des nouveaux maîtres de Damas.
Les images montrent des hommes barbus en treillis, kalachnikov en bandoulière, sillonnant les ruelles des villages à la recherche d’hommes, de femmes et d’enfants de la même confession que Bachar al-Assad, pour commettre des exécutions sommaires. Les chrétiens, considérés comme partisans de l’ancien président déchu, ont subi le même sort.
Une chasse aux minorités
Depuis la chute du régime, le 8 décembre dernier, une partie de la communauté alaouite a tenté de se reformer militairement pour protéger leur région contre l’hydre islamiste qui venait de prendre le pouvoir. D’anciens loyalistes de l’armée ont créé la brigade « Bouclier de la côte », composée notamment d’éléments de la quatrième division de Maher al-Assad, frère de Bachar résidant lui aussi à Moscou, des forces spéciales de Souheil al-Hassan, surnommé « Le Tigre », et de Ghiath Dalla, homme de main de Téhéran.
Afin d’empêcher la mainmise sur le littoral méditerranéen syrien par les contingents de Hayat Tahrir al-Cham (HTC), des éléments alaouites armés ont tendu une embuscade près de Daatour, un quartier populaire alaouite de Lattaquié, tuant le 4 mars plusieurs membres des nouvelles forces de sécurité.
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