Malgré des investissements massifs, la congestion routière à Bruxelles stagne, dénonce Touring. L’approche minimaliste de Bruxelles Mobilité, doublée d’une méthodologie discutable, cache un manque de vision et de résultats concrets. Face à ce statu quo nuisible pour les usagers, Touring appelle à des réformes ambitieuses pour une mobilité enfin fluide et équitable dans la capitale.
Touring réagit avec scepticisme à l’affirmation de Bruxelles Mobilité selon laquelle la congestion routière est restée stable ces dernières années. Cette stabilité, loin d’être une amélioration, souligne l’incapacité chronique à fluidifier le trafic malgré des investissements significatifs. Bruxelles Mobilité met en avant des mesures favorisant les transports en commun, les pistes cyclables et la sécurité routière, mais Touring insiste : ces initiatives louables ne doivent pas masquer l’urgence de rendre le trafic automobile plus fluide, faute d’alternatives véritablement performantes.
Une méthodologie contestée
Touring est surpris et déçu par la manière dont Bruxelles Mobilité réagit au classement de TomTom, qui place Bruxelles au 10e rang des villes les plus congestionnées au monde et parmi les plus touchées en Europe. “Ce classement, basé sur des données factuelles recueillies via 600 millions de systèmes de navigation et smartphones, montre qu’un automobiliste met en moyenne 27 minutes pour parcourir 10 km dans la capitale belge.”
Dans sa réponse, Bruxelles Mobilité rejette les conclusions de TomTom, qualifiant les données d’« inexactes » et arguant que la vitesse réduite de 30 km/h dans toute l’agglomération explique la lenteur des trajets. “Toutefois, cette justification est trompeuse, pointe Touring. Les grands axes routiers, où la majorité du trafic se concentre, ont des limitations de vitesse plus élevées. Par ailleurs, Bruxelles Mobilité semble ignorer que les temps de trajet restent problématiques, même en dehors des heures de pointe. Réduire le débat à une simple question de limitation de vitesse masque les vrais problèmes structurels.”
Cette approche minimaliste reflète, selon Touring, un manque de transparence et une vision limitée.
Touring exhorte les nouvelles autorités bruxelloises à adopter une approche ambitieuse et globale. Les priorités incluent :
- La fluidification du trafic sur les axes structurants.
- Une gestion intelligente des feux de signalisation pour limiter les attentes inutiles.
- Une véritable intégration des modes de transport, incluant voitures, vélos, piétons et transports en commun.
- Une vision à long terme, tenant compte des défis environnementaux et des besoins des usagers.
Touring conclut : « Il est urgent de rompre avec les demi-mesures et de relever ce défi collectif pour faire de Bruxelles une capitale où la mobilité est fluide, équitable et durable pour tous. »
La Rédaction – (Photo : Belgaimage : tunnel du Cinquantenaire)
5,3 milliards d’euros : le coût de la congestion en 2024
En 2024, la congestion du trafic en Belgique a représenté un coût économique colossal de 5,3 milliards d’euros, selon le Belgian Mobility Dashboard (BMD), une initiative conjointe de la FEB et de FEBIAC. Ce montant inclut les pertes de temps liées aux embouteillages réels et aux zones de circulation anormalement ralenties, calculées à partir de données GPS agrégées.
« Chaque automobiliste a ainsi perdu en moyenne 6 minutes et 35 secondes par jour, soit environ 40 heures sur l’année, une hausse de 1 % par rapport à 2023. Les voitures particulières étaient responsables de 41 % de ce coût, tandis que le transport routier en représentait 59 %. Octobre a été le mois le plus coûteux, avec 549 millions d’euros de pertes économiques, suivi par novembre et septembre. »
Le trafic en janvier a été particulièrement dense, avec une moyenne quotidienne de 1.544 kilomètres de congestion, un record sur l’année. Le 17 janvier, une chute de neige en fin d’après-midi a provoqué un embouteillage historique de 8.280 kilomètres.
