Accueil » Transition verte des voitures de société : de nouveaux impôts en vue

Transition verte des voitures de société : de nouveaux impôts en vue

par Lode Goukens
0 commentaires

Une petite question posée lors de la séance de questions au Parlement, ce jeudi, a révélé que les impôts pour les détenteurs de voitures de société augmenteront en 2025. Selon le ministre des Finances, cette hausse serait toutefois moins importante que redoutée. C’est une conséquence de la transition écologique des véhicules d’entreprise.

La crainte principale est que tous ceux qui utilisent une voiture de société fonctionnant au diesel ou à l’essence verront leurs taxes augmenter significativement en 2025, jusqu’à 10 % de plus. Cette situation découle de la politique de « verdissement » des parcs automobiles, qui favorise exclusivement les voitures électriques en tant que dépenses fiscalement déductibles pour les employeurs.

Les véritables victimes de cette hausse sont les employés, qui n’ont ni le choix ni le pouvoir de décision dans cette affaire. Il s’agit souvent de véhicules qui ne sont pas encore amortis et dont le remplacement immédiat n’est pas économiquement justifiable.

La voiture de société, nouvelle vache à lait

Pour ceux qui conduisent une voiture de société à essence ou diesel datant de 2023 ou plus ancienne, la pilule sera amère. Ces contribuables paient en effet des taxes sur l’Avantage de Toute Nature (ATN) lié à leur voiture de société. Et cette taxe augmentera de manière significative, uniquement en raison du mode de calcul.

Le calcul de cette contribution ATN prend en compte les émissions du véhicule concerné et les compare aux émissions moyennes de toutes les voitures nouvellement immatriculées en Belgique. À mesure que les voitures électriques se multiplient, la contribution fiscale augmente chaque année de manière notable. Le ministre était bien entendu au courant de cette situation. En 2024, année électorale, le gouvernement avait dû intervenir en urgence pour éviter une augmentation des impôts sur les déclarations de revenus de 2023.

Pour 2025, une nouvelle hausse se profile. Et cette fois, le gouvernement en affaires courantes ne semble pas envisager d’intervention pour empêcher cette augmentation déguisée des taxes. Une seule question sur ce sujet a été posée au ministre des Finances, Vincent Van Peteghem (CD&V), par Steven Coenegrachts (Open VLD), qui a astucieusement souligné que cette situation « prouve que les gens restent la vache à lait de l’État ».

Les automobilistes passeront à la caisse en 2025

Coenegrachts a posé une question claire : « Allez-vous adapter le système de calcul pour éviter que les gens paient 10 % d’impôts en plus l’année prochaine ? »

Le ministre a entamé sa réponse avec une tactique classique, accusant son interlocuteur de manquer d’informations. « Je veux dissiper quelques malentendus », a-t-il déclaré, avant de basculer dans un discours technique. Selon lui, les « valeurs de référence en matière de CO2 » ne sont pas encore disponibles, et « il n’y a pas lieu de paniquer ». Les « secrétariats sociaux disposeront des nouvelles données avant la fin de l’année », a-t-il ajouté. De plus, il a affirmé que « nos simulations montrent des hausses inférieures au pourcentage mentionné ». Bref, selon le ministre démocrate-chrétien, le libéral Coenegrachts exagère inutilement la situation.

Le ministre s’est également félicité des réformes qu’il a introduites : « L’an dernier, nous avons déjà adapté le calcul pour le rendre plus équitable et précis. Sans cette réforme, les hausses auraient été bien plus importantes. »

Cependant, le député ne s’est pas laissé convaincre par ces subtilités rhétoriques : « J’ai cru un instant que vous apportiez de bonnes nouvelles, mais en réalité, vous confirmez que l’augmentation sera juste un peu moins élevée. »

En conclusion, en 2025, de nombreux salariés du secteur privé paieront davantage d’impôts sur l’utilisation de leur voiture de société à essence ou diesel. Tout cela à cause d’une méthode de calcul. Une formule qui utilise les voitures électriques fiscalement avantagées comme prétexte pour alourdir la fiscalité des travailleurs sous couvert de mesures écologiques et d’objectifs politiques verts. Le fisc fait-il cela uniquement pour le climat, et non pour augmenter les recettes fiscales ? La question reste ouverte.

Lode Goukens

(Photo Belgaimage)

You may also like

21News est un média belge francophone qui promeut la liberté, l’entrepreneuriat et la pluralité d’opinions.

Sélections de la rédaction

Derniers articles

Êtes-vous sûr de vouloir débloquer cet article ?
Déblocages restants : 0
Êtes-vous sûr de vouloir annuler l'abonnement ?