Quand une enquête du SPF Mobilité dévoile la réalité quotidienne des transports en Belgique. Entre difficultés physiques, barrières d’accessibilité et manque d’autonomie, un rapport inédit pointe les défis qui touchent près d’un tiers de la population. Conséquence : le train, le bus et le tram sont sous-utilisés, respectivement par 47 %, 44 %, et 45 % des répondants qui ne les prennent jamais.
Réalisée par le SPF Mobilité et Transports en collaboration avec iVOX, l’enquête BeMob 2024 révèle les défis de l’accessibilité aux transports en Belgique. Conduite auprès de 2 000 Belges, elle met en lumière les difficultés rencontrées par différents groupes, notamment les personnes à mobilité réduite (PMR), qui incluent bien plus que les handicaps visibles : femmes enceintes, parents, seniors ou encore utilisateurs temporaires d’aides à la mobilité.
Habitudes de déplacement
82 % des répondants utilisent leur voiture régulièrement, contre seulement 10 % qui privilégient les transports en commun.
87 % se déplacent au moins trois jours par semaine. Le train, le bus et le tram sont sous-utilisés, respectivement par 47 %, 44 %, et 45 % des répondants qui ne les prennent jamais. Idem pour le métro.
38 % voyagent avec des enfants, et 24 % avec des animaux ou des objets encombrants comme des valises ou poussettes.
Accessibilité et aptitudes physiques
L’enquête a permis d’identifier des déficits dans plusieurs catégories : 12 % des répondants déclarent des déficiences, rendant la lecture des panneaux difficile pour 30 %. 8 % éprouvent des difficultés, notamment pour comprendre les annonces vocales. 17 % rencontrent des troubles d’équilibre ; 28 % éprouvent des difficultés pour monter des escaliers ; 37 % pour porter une charge de 5 kg. 52 % rapportent des troubles de mémoire et 45 % des difficultés de concentration.
Difficultés spécifiques aux transports en commun
Prendre un train ou un métro est loin d’être simple : 20 % peinent à monter ou descendre en raison de la hauteur des marches. 10 % des utilisateurs déclarent un manque d’autonomie pour se déplacer dans le train et le métro. Voyager avec des enfants, valises ou animaux complique la tâche pour 53 % à 68 % des répondants.
Mobilité et santé
L’impact de la santé est double : 16 % des répondants évitent les transports en commun ou les modes actifs à cause de problèmes physiques. Malgré les contraintes, 96 % considèrent la marche bénéfique pour la santé, et 92 % pensent de même pour le vélo.
Conclusions et recommandations
L’enquête conclut que près d’un Belge sur trois rencontre des difficultés, même mineures, lors de ses déplacements. Les données soulignent la nécessité de repenser l’accessibilité, que ce soit via des infrastructures adaptées ou une meilleure signalétique. Ces résultats appellent les décideurs à agir pour garantir un transport véritablement inclusif, tenant compte des besoins d’une population diverse et en mutation.
A.G.
(Photo Belgaimage)