Les droits de douane instaurés au début du mois par Donald Trump ont aussitôt fait vaciller les bourses asiatiques, puis européennes. Parce que s’ils étaient attendus, les marchés espéraient visiblement un assouplissement de dernière minute. Il vient d’ailleurs d’être décidé pour les constructeurs automobiles. Pourtant, si le président est applaudi par ses courtisans républicains, comme au Congrès lors de son discours-fleuve, il ne fait pas l’unanimité dans les milieux d’affaires. Certes, un patron emblématique comme Mark Zuckerberg (Facebook, WhatsApp…) a spectaculairement retourné sa veste, à l’instar de plusieurs autres. Les commentaires des économistes et grands investisseurs sont par contre souvent très critiques. Et la bourse américaine n’est pas vraiment à la fête depuis le début de l’année.
Les Américains s’attendent à un doublement de l’inflation !
On a ainsi entendu Warren Buffett, l’investisseur le plus célèbre du monde, qualifier les droits de douane de déclaration de guerre, du moins «dans une certaine mesure». Il avertit que ces droits seront inévitablement payés par le consommateur. C’est une évidence dont ce dernier n’est visiblement pas dupe : la dernière enquête menée par l’université du Michigan révèle que les consommateurs attendent une inflation annuelle grimpant à 6 %, le double de son niveau actuel ! Il est vrai qu’ils ont été mis en garde : le patron de Target, deuxième enseigne discount des Etats-Unis, a averti au début de cette semaine que certains prix allaient augmenter «dès les prochains jours». En relayant l’information, la chaîne NBC News rappelle que le candidat Trump a mené campagne notamment contre l’inflation, promettant de faire baisser les prix «dès mon premier jour». Fake news visiblement…
«Les droits imposés par Trump ont déjà fait des ravages sur l’ensemble de l’économie et, qu’ils restent en place ou pas, une partie de ce dommage pourrait être irréversible», écrit fort sévèrement Barron’s, principal magazine financier des Etats-Unis. Soulignant que, durant les deux séances boursières ayant suivi l’annonce des droits, Wall Street a perdu la maigre avance engrangée depuis le début de l’année. En clôture hier soir, et en dépit d’une séance résolument teintée de vert, l’indice S&P 500 de la bourse américaine était en repli symbolique de -0,4 % sur son niveau de la fin 2024.
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