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Trump-Musk : la théorie des dominos (Carte blanche)

par Nicolas de Pape

Les plaques tectoniques géopolitiques sont en mouvement, et les secousses se font sentir. La victoire de Donald Trump, imminent prochain président des États-Unis, agit comme un accélérateur de l’effondrement des figures emblématiques du néo-progressisme mondial. Justin Trudeau, icône libérale canadienne, a vu son étoile pâlir face à une débâcle électorale imminente et a préféré démissionné après que Trump l’ait humilié en proposant pratiquement la fusion du Canada dans les États-Unis. En Europe, le social-démocrate Olaf Scholz, chancelier de la première puissance industrielle européenne, déjà affaibli, a anticipé la chute de son gouvernement en appelant à des élections anticipées, tandis qu’Emmanuel Macron semble enlisé dans son « en même temps » qui l’a empêché à jamais de fixer un cap pour la France. Son invitation précipitée à Trump pour la réouverture de Notre-Dame de Paris – rare crédit à un bilan politique catastrophique – illustre une tentative désespérée de sauver son mandat, alors même qu’il ne survivrait pas à une nouvelle motion de censure.

Au Royaume-Uni, Keir Starmer, Premier ministre travailliste, est lui aussi sur la corde raide. Sa gestion chaotique des récentes émeutes ethniques et le retour du scandale des gangs de violeurs pakistanais – qu’il aurait contribué à dissimuler en tant que procureur – ont plongé sa cote de confiance en-dessous de 20 %.

À l’opposé de ce tableau d’instabilité, l’Italienne Georgia Meloni semble incarner une rare constance. La présidente du Conseil cultive des alliances stratégiques avec des figures comme Donald Trump et Elon Musk, ce dernier étant perçu par certains comme un futur co-président des États-Unis alors que le président français le qualifie de chef d’une « Internationale réactionnaire ». Or, le fantasque multi-milliardaire qui veut sauver l’humanité en allant sur Mars secoue le cocotier européen ayant sans doute à cœur l’enjeu civilisationnel qui pèse sur notre vieux continent. Il sait qu’États-Unis et Europe sont co-dépositaires du Temple de l’Universalisme. Une notion fondamentale inventée par les Européens et uniquement pour eux, à en juger par l’animosité que nous vouent les BRICS et le Sud Global (nouveau nom du Tiers-Monde).

Un continent à la dérive

L’Europe, qui se targue d’être la gardienne des valeurs universelles, se trouve confrontée à ses propres paradoxes. En promouvant un néocolonialisme idéologique déguisé en wokisme et repentance post-coloniale, elle a saboté son influence, notamment en Afrique. L’arrogance morale de pays comme la France et aussi parfois la Belgique, utilisant le chantage à la démocratie et aux droits humains, a précipité leur éviction d’un continent qui s’est tourné depuis des décennies vers de nouveaux alliés moins exigeants : la Chine et la Russie notamment. L’Afrique, longtemps jugée, rappelle cruellement que sa propre violence systémique rivalise aisément avec celle des anciennes puissances coloniales, à ceci près qu’elle s’est adaptée à une corruption exportée par l’Occident.

Pendant ce temps, l’Europe s’égare dans des obsessions sociétales. Elle amuse le reste du monde avec son transactivisme et son culte climatique, tout en sacrifiant son avenir industriel. Une énergie coûteuse et rare, conséquence d’un manque d’anticipation des réactions de l’ogre russe face à nos sanctions économiques, étouffe les espoirs de réindustrialisation, déjà malmenés par une dépendance chronique à la Chine révélée lors de la pandémie Covid.

L’échec des illusions progressistes

Les mythes entretenus par les élites progressistes s’effondrent. L’immigration, présentée comme une richesse, se heurte au principe de réalité et à une violence systémique. L’Europe, larguée sur le front de l’intelligence artificielle, n’est qu’un vassal consentant des États-Unis, totalement dépendant de l’OTAN pour sa défense. L’Union européenne attend désormais les directives de Donald Trump, perçu comme un messie providentiel chargé de résoudre les conflits majeurs à nos frontières : l’Ukraine et Gaza.

Ainsi, l’Europe, temple autoproclamé de l’universalisme, se retrouve marginalisée. Pendant que les BRICS et le Sud Global tournent ostensiblement le dos à l’Occident, l’Union européenne persiste à se regarder dans le miroir déformant de ses idéaux.

Heureusement, le sursaut que les peuples appellent de leurs vœux, élection après élection, peut faire que ce crépuscule idéologique ne sera pas le prélude à l’effondrement total.

Nicolas de Pape

(Photo : Elon Musk au meeting de Donald Trump à Butler, Pennsylvanie, 5 octobre 2024 / @Jim WATSON / AFP)

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