Alors que Georges-Louis Bouchez met la pression sur Défi pour former un exécutif bruxellois – et que le parti amarante n’a pas l’air de mordre à l’hameçon, l’absence de gouvernement fragilise le monde entrepreneurial. Le PS, de son côté, exclu des négocations par le MR, dénonce une « mascarade » émanant de ce dernier.
« Une majorité avec le PS n’est pas possible, car le parti a une attitude communautariste, ne veut pas de réforme budgétaire ou d’activation des chômeurs ». Par ces mots, le président du MR Georges-Louis Bouchez a semblé sonner le glas de la volonté des libéraux de parvenir à la formation d’un gouvernement bruxellois avec les socialistes. Conséquence indirecte, le MR fait désormais du pied à DéFi pour former un exécutif à la Région : « si DéFi est d’accord, nous avons un gouvernement bruxellois dans la semaine », selon le président des libéraux francophones. Mais le parti amarante, par l’entremise de François De Smet, a sèchement douché les espoirs de M. Bouchez, estimant assez ironiquement qu’une exclusion de la NV-A des négocations rendrait la chose « encore plus simple ».
Le PS dénonce une « mascarade » des libéraux
Les socialistes francophones, de leur côté, n’ont pas manqué de réagir aux propos du président du MR : Ahmed Laouej, président du PS bruxellois, a estimé que « cette déclaration (avait) le mérite de la clarté : le MR n’a jamais eu l’intention de forger des compromis ni avec le PS, ni avec aucun parti de gauche au Parlement bruxellois. Les derniers mois n’étaient donc qu’une mascarade. Le MR a pris Bruxelles en otage pour des intérêts partisans et s’enferme dans une stratégie du pourrissement visant à imposer par tous les moyens une politique d’austérité et de casse sociale ».
Un climat des affaires précaire
Ces atermoiements ne font que retarder la formation indispensable d’un gouvernement bruxellois de plein exercice. La situation est d’autant plus dommageable que le flou politique a tendance, comme le relève la RTBF ce jeudi, « (à fragiliser) les entreprise et entraîne des faillites ». Le média de service public cite ainsi Beci, la Chambre de commerce de Bruxelles, qui estime que « pour que les entreprises bruxelloises fonctionnent bien, il faut que la ville fonctionne bien ». L’organisation cite notamment, selon la RTBF, les fusillades récentes à Bruxelles, qui ont amené un climat d’insécurité ; ou les travaux du métro 3 qui ont été suspendus, qui entraînent des problèmes de mobilité.
Comme le relève enfin Pierre-Yves de Harven, président de la Chambre des entreprises en difficulté du tribunal de l’entreprise francophone de Bruxelles, « avoir un gouvernement donne un côté rassurant car on connaît les règles du jeu pour les prochaines années ». « S’il y a quelque chose que l’économie n’aime pas, c’est l’incertitude », conclut M. de Harven. « Et ne pas avoir de gouvernement, ça crée de l’incertitude ».
Maxence Dozin
(Photo Belgaimage)